Cinéphile m'était conté ...

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Papa poule (Plumes)

 

Grand Prix du meilleur film de la Semaine de la critique, Plumes possède un postulat de départ fort étrange, avec un père de famille qui disparait dans une malle, lors d'un tour de magie raté, remplacé par un gallinacé. C'est une façon comme une autre d'illustrer l'expression "papa poule" mais c'est surtout une situation absurde qui sert principalement au primo-réalisateur égyptien Omar al-Zohairy à dérouler un récit très noir sur les conditions de vie de la population la plus pauvre dans une contrée jamais nommée mais qui est évidement celle du cinéaste. Une critique sociale tellement transparente qu'elle a d'ailleurs suscité la rage des autorités égyptiennes qui ont accusé le film de ternir l'image du pays. Assez minimaliste sur le plan des dialogues et composé d'une suite de scènes souvent en plans fixes, Plumes fait parfois penser au cinéma de Roy Andersson ou encore à celui du palestinien Elia Suleiman, en un peu moins abouti, tout de même, et en nettement moins drôle aussi, le caractère dramatique du film prenant le dessus sur le grotesque de la situation initiale. Néanmoins, grâce à ce côté extravagant, le long-métrage fait passer ses message avec une grande efficacité (la place dérisoire des femmes dans un univers patriarcal n'est pas le moindre), rejetant tout misérabilisme, malgré les conditions d'existence épouvantables décrites, entre pollution d'usine et logements insalubres.

 

 

Le réalisateur :

 

Omar El Zohairy est né en 1988 en Egypte. Il a réalisé 2 courts-métrages.

 

 



24/03/2022
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