Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Le temps qui meurtrit (Pour toujours)

 

Derrière un titre français anodin : Pour toujours, traduction guère heureuse de La dea fortuna, se cache l'une des œuvres parmi les plus attachantes de Ferzan Özpetek dont nous voyons en France environ un film sur deux depuis une vingtaine d'années. Si l'existence de deux intrigues parallèles (voire trois) peut sembler parfois un frein au bon équilibre de La dea fortuna, elles se complètent et tissent un réseau de sentiments entre l'amour, l'amitié et la peur. D'un couple gay qui se délite à la maladie de leur meilleure amie, les enfants de cette dernière forment le point de convergence jusqu'au dénouement en Sicile, très différent dans sa tonalité avec ce qui avait proposé auparavant. Le film n'est pas peut-être pas assez profond avec son personnage féminin principal mais il a assez de force, par ce qu'on devine de son passé, pour que même son absence irrigue les relations entre les deux protagonistes masculins et les enfants. De fait, même les manques dans l'écriture du scénario ne parviennent pas à gâcher le plaisir de retrouver les modulations du cinéma italien que l'on aime et qui balance entre la comédie et la tragédie, dans la chronique du temps qui passe et meurtrit. Dans l'interprétation, même si les garçons ont le plus de temps de jeu, Stefano Accorsi en particulier, toujours impeccable, c'est la lumineuse Jasmine Trinca, qui n'avait jamais tourné avec Özpetek, qui retient l'attention. A 40 ans, elle est en train de construire une carrière qui en fait la digne héritière des plus grandes actrices italiennes.

 

 

Le réalisateur :

 

Ferzan Özpetek est né le 3 février 1959 à Istanbul. Il a réalisé 13 films dont Tableau de famille et Le premier qui l'a dit.

 



09/02/2022
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