Mise à nu (Que viva Eisenstein !)
Que viva Eisenstein ! est le Greenaway le plus abordable depuis longtemps et dans lequel il est possible de ne pas s'ennuyer pour la bonne raison qu'il y a un sujet et une vision (particulière, c'est entendu), qui concordent. Du moins selon les canons du cinéaste britannique qui, à l'image de Ken Russell en son temps, sont aussi personnels que délirants. Pendant plus de 2 ans, alors qu'il venait de dépasser la trentaine, le réalisateur soviétique, déjà légendaire, a parcouru l'Europe, séjourné à Hollywood puis découvert le Mexique où il accumulé les rushes pour son Que viva Mexico ! Cette étape latino-américaine a visiblement été déterminante dans sa vie et son oeuvre. A partir de ces faits avérés, Greenaway brode à corps perdu, se livrant à un exercice débridé comme il les affectionne : un déluge d'images et de dialogues soutenu par une mise en scène souvent somptueuse, parfois irritante, dans un portrait d'Eisenstein démesuré et vertigineux. Rien ou presque sur le tournage du cinéaste au Mexique mais tout et plus encore sur la libération des sens d'Eisenstein et son odyssée amoureuse et sexuelle pour son guide local. On connait l'obsession de Greenaway pour le corps masculin. Eisenstein est ici mis à nu dans tous les sens du terme. Baroque, trivial et kaléidoscopique, Que viva Eisenstein est une expérience éreintante pour le spectateur. Et assez unique en son genre.
Classement 2015 : 85/125
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