Mauvaise mère (Gueule d'ange)
Gueule d'ange commence on ne peut plus mal, avec des scènes de mariage grotesques qui interrogent déjà sur la psychologie du personnage incarné par Marion Cotillard. Est-elle une mauvaise mère ? Lacunaire, en tous cas et difficilement déchiffrable. Ce n'est pas un atout pour le film et comme l'actrice la joue parfois avec outrance, on a du mal à comprendre comment elle conduit sa vie. A y regarder de près, Gueule d'ange ne brille pas d'ailleurs vraiment par la crédibilité des situations et l'errance de la fillette abandonnée crée un malaise plus qu'autre chose mais c'est sans doute voulu. La petite Ayline Aksoy-Etaix a beau s'acquitter avec une certaine grâce d'un rôle passablement difficile, elle ne peut pas porter le film sur ses seules frêles épaules. Du point de vue du style, Gueule d'ange a également du mal à convaincre, s'affranchissant à intervalles réguliers d'un réalisme social un peu pesant pour s'enferrer dans un esthétisme chichiteux et bariolé assez gênant. C'est vrai que le film ne cherche pas à être aimable ni à esquiver le sujet de l'alcoolisme juvénile, ce qui est courageux, mais son traitement est autant superficiel qu'embarrassant. A l'issue de cette projection décevante, la première réaction serait pourtant de souhaiter redonner une chance à la réalisatrice, Vanessa Filhp, car derrière les grands défauts de son film, on sent malgré tout une belle envie de filmer des histoires en y mettant une grande énergie. Reste à trouver un fond et une forme plus engageants.
Classement 2018 : 99/113
La réalisatrice :
Vidéaste, scénariste, musicienne, photographe, Vanessa Filho a réalisé un court et un moyen métrage.
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