Libre et cynique (Daphné)
De Daphné, ce que l'on remarque en premier est sa flamboyante rousseur. Et juste après, son fichu caractère, cet air de ne s'attacher à rien et d'opposer son cynisme à la face du quotidien, dans les cuisines d'un restaurant, le jour, dans les bars, la nuit. Pas d'enfant, que des amants de passage, une londonienne trentenaire qui veut rester libre. Et après ? Rien ou presque, si ce n'est un événement violent qui lui fera prendre conscience de la frivolité de son existence. Ou pas. Le long-métrage de Peter Mackie Burns, son premier, ne quitte pas Daphné d'une semelle. Et bien que l'actrice Emily Beecham soit excellente, la banalité de cette vie et surtout l'agaçante personnalité de son héroïne ne suscitent guère l'empathie, malgré quelques côtés touchants, ni surtout un véritable intérêt. La plupart des scènes sont courtes, dans un récit linéaire où les enjeux n'apparaissent qu'égoïstes. Plus intéressante est la balade dans un Londres très cosmopolite où les personnages qui entourent Daphne sont bien lus captivants qu'elle, ne serait-ce que parce qu'ils ne sont qu'esquissés. La mise en scène n'a rien de laid pourtant, avec un traitement chromatique des images plutôt convaincant. Mais cette Daphné, franchement, coincée entre deux âges et faussement indifférente au monde qui l'entoure, elle n'a rien qui incite à la suivre pas à pas 90 minutes durant.
Classement 2018 : 86/101
Le réalisateur :
Peter Mackie Burns est né en 1967 en Ecosse. Il a réalisé deux courts-métrages et un documentaire.
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