Cinéphile m'était conté ...

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Les silences de l'agneau (Lamb)

 

Les moutons, plus nombreux que les habitants, font partie du décor habituel des films islandais se déroulant en milieu rural. De même qu'en Nouvelle-Zélande (vous vous souvenez de Black Sheep ?), les ovins nourrissent naturellement l'imaginaire des cinéastes, surtout si, comme Valdimar Jóhannsson, le réalisateur de Lamb, ils ont passé leur enfance dans une ferme. Avec 3 personnages, un chien, un chat et un troupeau de moutons, le film se présente comme une épure, au milieu de nulle part, c'est à dire dans un endroit isolé d'Islande où la splendeur des paysages est aussi source d'inquiétude. Le silence (de l'agneau) règne dans Lamb, qui n'a besoin que de peu de dialogues pour installer une atmosphère sourde d'angoisse, comme si quelque chose d'inhabituel, voire de monstrueux se passait (et c'est le cas mais révéler quoi que ce soit de l'histoire serait criminel). Le film est un conte ou une parabole, comme l'on voudra, aux résonances bibliques, qui traite de manière dérangeante de la maternité, du deuil et de l'animalité chez les humains, à moins que ce ne soit de l'humanité chez les animaux. Toujours est-il que défier les lois de la nature est une tentation à laquelle il ne vaut mieux pas céder, au risque d'y perdre plus que son âme. Malgré un petit fléchissement dans sa dernière partie, Lamb fascine par son outrage tranquille à la normalité et perturbe constamment notre entendement par rapport à ce qui est montré sur l'écran. A sa manière, Lamb suscite le même délicieux malaise que Border (2018), avec la magnétique présence de Noomi Rapace, en plus.

 

 

Le réalisateur :

 

Valdimar Johannsson est né en 1978 en Islande. Il a réalisé 1 court-métrage.

 



29/12/2021
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