Cinéphile m'était conté ...

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Les grappes de la désolation (Le grand ordinaire)

Au confluent de deux afflictions et solitudes. Les deux personnages principaux du premier roman de Jeffrey Chambers, Le grand ordinaire, ont perdu leurs illusions et remballé leurs espoirs de jeunesse. A chacun, l'auteur donne la parole dans des monologues poignants qui suintent la détresse avec l'évanouissement progressif des rêves de bonheur. Ce n'est pas gai ? C'est le moins que l'on puisse dire. Mais avant cela, Le grand ordinaire décrit par le menu la vie des saisonniers pendant la saison viticole en Australie. Un labeur ingrat de jour et le passage obligé par le pub, le soir, avec cuites carabinées quasi systématiques. Une vie rude, âpre et un horizon bouché. Ce n'est pas gai ? C'est le moins que l'on puisse dire. A base de dialogues très brefs, de phrases courtes et coupantes, Chambers raconte leur existence dans un style et une couleur qui le rapproche des écrivains sudistes des Etats-Unis. Ce ne sont pas Les raisins de la colère mais Les grappes de la désolation. Si le changement de ton entre les deux segments du roman s'effectue sans difficulté, l'ensemble, plus triste que mélancolique, est tellement rugueux qu'il en devient pesant et harassant. Ce n'est pas gai ? C'est le moins que l'on puisse dire.

 

 





03/05/2013
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