Le vampire tient sa promise (Nosferatu)
Ô, vampire des Carpates, avec ta promise/soumise (?), quelles noces feras-tu ? Depuis Murnau, un siècle s'est écoulé et le sang a coulé sous les ponts, dans de nombreuses adaptations et relectures du mythe, versions comiques et romantiques incluses. Avec Robert Eggers, c'est le retour aux sources assuré mais la question se pose : peut-on décemment, aujourd'hui, réaliser un Nosferatu sérieux sans virer au grotesque et au grandiloquent ? L'aspect historique du film n'est pas mal du tout, avec le talent visuel reconnu du cinéaste, mais le récit d'épouvante reste en définitive assez sage, pas de quoi sursauter, en tous cas, mais l'on présume que ce n'est pas le but d'une entreprise qui ressemble, en pouvait-il en être autrement ?, à un exercice de style gothique, esthétiquement emballant mais sans souffle épique ni même poétique. A retenir tout de même la place plus importante laissée à la "fiancée" du mort-vivant, avec une Lily-Rose Depp très brillante dans le surjeu, alors que le mari de la susdite n'en peut mais. Au fond, Nosferatu montre qu'un ménage à trois est une situation qui ne peut déboucher que sur le drame. Cela dit, ce n'était vraisemblablement pas le but d'Eggers mais il ne pourra pas empêcher, malgré l'aspect quelque peu figé de son film, de laisser notre capacité d'interprétation s'évader hors des sentiers trop balisés.
Le réalisateur :
Robert Eggers est né le 7 juillet 1983 à Lee (Etats-Unis). Il a réalisé The Witch, The Lighthouse et The Northman.
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