La mine défaite (Souterrain)
Travailler sous terre reste une activité fascinante, de par les dangers qu'elle implique, et le film de Sophie Dupuis joue avec dextérité sur le sentiment de confinement dans une galerie que l'on pourrait qualifier de Germinal 2.0 tellement les techniques d'extraction ont changé depuis Zola, au point qu'un peu de pédagogie n'aurait pas fait de mal pour mieux comprendre comme les hommes œuvrent . Mais ce n'est qu'un aspect de Souterrain, la cinéaste québécoise ne cherchant en aucun cas à faire un film de survie même si quelques scènes tendues y figurent, remarquablement réalisées d'ailleurs. A l'air libre, la mine défaite, la communauté décrite par le long-métrage intéresse Sophie Dupuis pour sa camaraderie âpre et une certaine idée de la virilité, fêlée par les accidents de la vie. L'entame du film est un peu confuse, dans le sens où l'on ne sait longtemps rien des raisons de la culpabilité du personnage principal qui n'est vraiment définie qu'après une bonne moitié de la projection. Dès lors que les enjeux sont devenus clairs, le film devient puissant et passionnant du point de vue psychologique et il peut même sembler un peu trop riche, négligeant certains personnages (le père du garçon handicapé) et oubliant quelque peu les femmes dans le paysage, alors qu'elles sont bien présentes, soit comme travailleuses, soit comme femmes de mineurs. Quant aux expressions québécoises, pas toutes compréhensibles, avec des sous-titres qui oublient de les traduire, elles ajoutent un brin de pittoresque qui se marie assez mal avec les thématiques traitées et la rugosité du traitement.
La réalisatrice :
Sophie Dupuis est née en 1986 à Val-d'Or (Canada). Elle a réalisé Chien de garde.
A découvrir aussi
- Gris confiné (Adieu Monsieur Haffmann)
- La lourdeur d'un héritage (Memory Box)
- Jeux de confinement (Los Lobos)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres