Le retour de Butch Cassidy (Blackthorn)
Lac de sel désertique, hauts plateaux des Andes : la Bolivie offre un décor rêvé pour un western avec chevauchées au crépuscule et coups de feu dans la sierra. Surtout connu comme co-scénariste d'Amenabar, Mateo Gil n'a pas eu peur de se frotter à un genre qui, il est vrai, a été violé et détourné plus souvent qu'à son tour. Blackthorn est au contraire assez respectueux avec, en sus, une touche sociale (l'exploitation des indiens) bienvenue. Le scénario part d'une idée maligne -Butch Cassidy n'était pas mort et a poursuivi sa vie comme fermier- qui nous donne droit cependant à quelques flashbacks sans grand intérêt. Cela ne remet pas fondamentalement en cause les bonnes idées du récit qui confronte ce vieux bandit sur le retour (Sam Shepard, excellent, dont on apprécie aussi les qualités de chanteur dans la BO) à un jeune aigrefin (Eduardo Noriega, impeccable). Un film nostalgique et mélancolique, auquel on peut reprocher une certaine nonchalance dans la mise en scène, mais qui dégage de bonnes vibrations et nous gratifie d'une fin morale et ironique, comme dans un bon vieux Peckinpah ou Mankiewicz (Le limier), sur un mode plus modeste, c'est entendu.
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