Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Le plus vieux malaise du monde (Filles de joie)

 

Deux d'entre elles sont mères de famille, une autre est engagée dans une relation toxique avec un homme marié. Toutes les trois passent chaque jour la frontière belge pour gagner leur vie, à la sueur de leur corps. Filles de joie délivre clairement un message féministe mettant en lumière la solidarité entre travailleuses du sexe et, plus globalement, entre femmes face à des hommes présentés sans ambigüité comme des ennemis à abattre. Pour faire passer le message, Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich usent du naturalisme le plus cru, rendant le film parfois scabreux et glauque, en tous cas peu agréable à voir (presque complaisant) et à entendre. Derrière une construction narrative maladroite, Filles de joie a pour volonté de créer un malaise qui s'étend bien au-delà de la condition de prostituée, vers la condition féminine, en général, et dans les cités,en particulier, tout le scénario étant conçu pour souligner le courage de ces "héroïnes", qui n'hésitent à utiliser des moyens radicaux pour se défendre. En dépit de ses excès, de son hystérie occasionnelle et de son absence de subtilité, et c'est un euphémisme, impossible de ne pas saluer les trois comédiennes principales du film, Sara Forestier, Annabelle Lengronne et surtout Noémie Lvovsky, impeccable en toutes circonstances, y compris dans les passages les plus choquants.

 

 

Classement 2020 : 57/63

 

Le réalisateur :

 

Frédéric Fonteyne est né le 9 janvier 1968 à Uccle (Belgique). Il a réalisé 6 films dont La femme de Gilles et Tango libre.

 



22/06/2020
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