Cinéphile m'était conté ...

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Le marcassin islandais sous la Terreur (Temps glaciaires)

Sur la couverture de Temps glaciaires, se dessine au loin la silhouette d'un sanglier ou plutôt d'un marcassin. Le susdit se prénomme Marc et a le groin sympathique. Le personnage est secondaire dans le dernier roman de Fred Vargas mais il n'en a pas moins son importance et il faudra attendre la toute dernière page du livre pour connaître son sort. Techniquement, Fred Vagas écrit des polars ; objectivement, ses récits appartiennent à la littérature avec un L majuscule. Temps glaciaires débute avec des suicides suspects à Paris, l'enquête fait une embardée vers l'Islande avant de s'attarder auprès des membres d'une drôle de communauté qui se "divertit" dans des jeux de rôles autour des discours de Robespierre durant la Terreur. De quoi y perdre son marcassin pour une laie normalement constituée dans cette "grosse pelote d'algues enchevêtrées." Mais le lunaire commissaire Adamsberg et son escouade de policiers étranges veillent au grain. Résolution (française) il y aura après moult circonvolutions, échappées poétiques, fantastiques et drolatiques en prime. Le voyage est géographique et historique, et même parfois gastronomique (ah, les pommes paillasson !). Chaque livre de Vargas est à part. Elle se renouvelle, explore de nouvelles contrées. Mais son univers, qui balance entre rêverie, réalisme et absurde, reste familier. Une marque (Marc ?) de fabrique qui en fait bien plus qu'une simple auteure de rompols. C'est une équilibriste, une ambianceuse hors pair, une romancière qui enchante la langue française et guillotine toute idée préconçue d'intrigue linéaire. Comme dit-on magicienne en langue marcassin ?

 

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07/03/2015
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