La mer qu'on voit danser (Super Happy Forever)
La mer qu'on voit danser, de Trenet, même dans sa version anglaise, est le leitmotiv de Super Happy Forever, un film plein de grâce, sur le deuil et les souvenirs ineffaçables. Quant à l'autre fil rouge, il s'agit d'une casquette de la même couleur, perdue. D'une station balnéaire, triste comme une hors-saison, à un été lumineux, 5 ans plus tôt, le film est clairement scindé en deux temporalités, à rebours comme dans Irréversible, la violence en moins, mais pas la douleur. Pleine d'élégance, la mise en scène de Kohei Iagarashi s'attarde sur des détails, dans un style contemplatif et sensoriel, que certains trouveront sans doute languissants, tant pis pour eux. Super Happy Forever reste humble constamment, sur un sujet rebattu, mais son charme est évident, surtout dans sa deuxième partie, tout en finesse et en raffinement, bercée par le ressac. De la douleur à la douceur, il n'y a qu'une lettre de différence, et bien des moments que l'on ne vivra pas, qui n'appartiennent qu'aux personnages du métrage. Si la casquette rouge pouvait parler, elle aurait beaucoup à dire, actrice pas si secondaire d'un film qui s'accorde un dénouement proche du sublime, en tous cas pétri d'émotion, le long d'un golfe clair. La mer, elle, ne cessera jamais de danser, que ce soit sur un tempo sombre ou enjoué.
Le réalisateur :
Kohei Igarashi est né en 1983 à Shizuoka (Japon). Il a réalisé 3 films.
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