Desseins de la révolte (Oxana)
Eu égard à la vie convulsive et combattante de Oksana Chatchko, cofondatrice du mouvement femen, dans l'Ukraine de 2008, il est assez logique que son portrait tracé par Charlène Favier, dont on n'a pas oublié l'excellent premier long, Slalom, ne soit pas un biopic linéaire et sage. Le film fait sans cesse la navette entre 2018 à Paris, qui devrait être l'année de la consécration pour Oksana, en tant qu'artiste, et le parcours d'engagement de cette jeune femme, pour qui l'art et la révolution sont les deux piliers de son existence. Sans brouiller le message, disons que cette construction en flashbacks a tendance à mettre l'accent en priorité sur ses engagements alors que la réalisatrice ne cache pas qu'elle voulait aussi, et sans doute surtout, parler de l'évolution d'une femme, à la fois pure et complexe , entre la religion, le militantisme et la peinture. Concernant le collectif qu'elle a contribué à créer, et dont elle a été finalement peu ou prou écartée, il est souvent réduit pour beaucoup à une révolte menée seins nus et le film a le mérite de le resituer dans l'espace et le temps, même si son affiche essaie de le faire résonner en fonction de l'actualité, et c'est de bonne guerre, si l'on ose dire. Le casting ukrainien a pris du temps et beaucoup d'énergie à la cinéaste, qui a ensuite dû se résoudre à tourner en Hongrie, mais il est l'un des grands atouts du long métrage, avec la magnétique Albina Korzh en première ligne, qui incarne avec brio cette femme puissante et fragile.
La réalisatrice :
Charlène Favier est née en 1985. Elle a réalisé Slalom.
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