La marée n'était pas trop belle (Poisson)
Une supposition : vous venez de lire un gros pavé bien dense, Le chardonneret, par exemple, et vous avez envie d'un roman court et enlevé, euh, pas trop bête si possible. Une impression : la parution de Homme de ménage en 2010 avait révélé un auteur néerlandais, Anton Valens, qui ne manquait pas de vista. Une interrogation : son deuxième livre édité en français, intitulé sobrement Poisson, allait-il confirmer ou infirmer ce sentiment ? Une supposition que l'impression ne soulève plus d'interrogation, une fois ce Poisson avalé et digéré. Car voici bien un petit ouvrage dont l'argument - un jeune peintre au chômage passe 15 jours sur un chalutier-, n'est pas au demeurant de ceux qui provoque l'enthousiasme, mais qui, au final, se lit facilement et ne laisse pas indifférent parce que intelligent et pertinent. Le principe est de montrer comment un être plutôt raffiné va pouvoir vivre au milieux de rudes compagnons et la façon dont il va s'y prendre pour ne pas passer pour une mauviette, en pleine mer. Cette cohabitation forcée, pas toujours facile à vivre, et le dur labeur de la pêche, étripage des poissons compris, Anton Valens les traite avec un certain sens de l'humour et une distance bienvenue, peaufinant les traits de caractère de ses personnages avec talent. La marée n'est pas trop belle mais elle s'avère agréable, toute empreinte d'ironie et de psychologie aussi précise qu'affutée.
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