Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

La jeune fille au vélo (Wadjda)

La curiosité. Au départ, l'annonce d'un film saoudien, le tout premier de l'histoire, qui plus est réalisée par une femme, ne peut qu'exciter cette envie de découverte qui caractérise l'homo cinephilus. On est prêt à excuser les éventuelles maladresses de scénario et la mise en scène approximative. Eh bien, nulle peine de céder à une quelconque indulgence, Wadjda est un très beau film, l'égal de certaines productions iraniennes, dont le récit, faussement simple et très subtil, nous plonge à l'intérieur de la société saoudienne et plus particulièrement du côté des femmes. A travers le quotidien de Wadjda, 12 ans, Haifaa Al-Mansour, qui a déjà mis en scène 3 courts-métrages et un documentaire, trace le portrait d'une jeune saoudienne d'aujourd'hui, vive, espiègle et rebelle, qui écoute du rock et rêve d'un vélo, comme un symbole d'émancipation. Ses relations avec sa mère, en passe d'être répudiée, ses difficultés à se conformer aux règles strictes de l'école et de la religion, sont montrées avec une sobriété exemplaire, dans une veine qu'on qualifiait autrefois de néo-réaliste. Le film est lumineux, élégant et ne cache rien de la réalité de la condition féminine dans le Royaume sans pour autant chausser de gros sabots. Les dernières images et le sourire de Wadjda représentent un espoir. Aussi ténu soit-il, il existe.

 




06/02/2013
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