La bête du Morvan (Ogre)
Quand Ogre se place à hauteur d'enfant, assez souvent heureusement, le film d'Arnaud Malherbe fonctionne bien, à partir du moment où l'on en accepte l'aspect onirique et les impressions et visions nocturnes. En revanche, du côté du réalisme rural et du monde des adultes,, c'est moins accompli, voire pataud. Le film est efficace quand il chuchote et suggère, saluons d'ailleurs sa parfaite maîtrise sonore, dégageant si ce n'est une franche terreur, tout du moins un stress oppressant. En revanche, dans ce qui devrait être la grande scène finale, Ogre dévoile maladroitement la figure de l'horreur et la subtilité du film en prend un grand coup. Nourri de thématiques croisées : la violence domestique, le handicap et la cruauté enfantine, l'abandon des campagnes et sa déshérence sociale, la permanence des légendes du type Bête du Gévaudan (le Morvan et ses forêts constitue un beau terrain de jeu), le film ne les incarne pas suffisamment dans des personnages secondaires seulement esquissés à grands traits. Ogre ne se situe pas au même niveau que La Nuée dont l'enchevêtrement réussi entre réalisme et fantastique débouchait sur une œuvre organique et épidermique bien plus cauchemardesque et en même temps excitante. En dépit d'un scénario frustrant, Ogre bénéficie cependant d'une mise en scène léchée et d'une interprétation impeccable de Ana Girardot et du petit Giovanni Pucci. Pas suffisant pour nous faire frissonner dans l'obscurité d'une salle de cinéma.
Le réalisateur :
Arnaud Malherbe est né le 21 septembre 1979 à Montagne-au-Perche. Il a réalisé 2 courts-métrages, 2 films de télévision et des épisodes de 3 séries.
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