Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Ville haute (Le grand mouvement)

 

Avant toute chose, devant Le grand mouvement, il faut laisser de côté le confort des récits bien peignés et des progressions dramatiques agencées pour captiver le spectateur. Le film du bolivien Kiro Russo, c'est autre chose, le portrait d'une ville perchée très haut (La Paz) et de ses habitants, montrés sans fard, pauvres mais dignes, incarnés par de vrais gens qui sont à l'écran les mêmes que dans la vie. Le grand mouvement ressemble souvent à un documentaire, kaléidoscopique, que viennent heurter des bribes de fiction mais aussi quelques éléments de réalisme magique, voire, pour une scène étonnante, un début de comédie musicale. Le propos est aussi politique avec des mineurs montés à la ville pour protester contre leur licenciement et dont les poumons siliconés de l'un d'entre eux ne supportent pas l'altitude. Ce jeune homme côtoie d'autres figures de la cité : les vendeuses du marché, espiègles et bienveillantes, et un ermite, guérisseur à l'occasion, qui erre entre la forêt et les rues de La Paz. Le maelström des images, non numériques, naturellement, crée une musicalité et une poésie surprenantes et indéfinissables. Un cinéma différent, presque expérimental mais vivant, qui fait écho à un autre film bolivien actuel, Utama, situé lui sur l'Altiplano andin. Sa narration est plus classique que celle du Grand mouvement mais les deux films se complètent et se répondent.

 

 

Le réalisateur :

 

Kiro Russo est né en 1984  La Paz. Il a réalisé Viejo calavera.

 



03/04/2022
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