Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

L'homme de fer (Eiffel)

 

Pour citer Dumas, qui s'y connaissait en romanesque et bien que la phrase ne soit plus guère politiquement correcte : 'il est permis de violer l'Histoire, à condition de lui faire un (bel) enfant." C'est avec cette idée en tête que l'on peut aborder Eiffel qui propose les faits avérés quand cela l'arrange et qui, sinon, brode et imagine d'autres "vérités" sans vergogne. Ce serait (presque) acceptable si la supposée romance entre L'homme de fer et une femme mariée ne prenait pas autant de place, au détriment de la construction de la célèbre tour de laquellel le film semble se désintéresser peu à peu, une fois le premier étage atteint. Quid des revendications des ouvriers, des problèmes financiers du concepteur ou de l'opposition de l'opinion publique ? Balayés au profit d'une histoire d'amour qui n'a pas eu lieu ! Le parti-pris est contestable et surtout frustrant alors qu'une poignée de scènes, spectaculaires,donnaient forcément envie d'en savoir plus sur ce prodigieux chantier, voire même sur Gustave Eiffel lui-même, au-delà de son portrait en amoureux transi. Ce n'est donc pas que le film soit ennuyeux car il ne manque pas de rythme, même avec des flashbacks plus ou moins pertinents, mais il a le tort de nous emporter sur un terrain qui, non seulement prend des libertés avec la vérité historique mais qui, en outre, impose sa primauté sur le seul récit qui nous animait et qui possédait suffisamment de matière pour déboucher sur un thriller palpitant et même épique. Il y a donc en grande partie maldonne et tromperie sur la marchandise artistique.

 

 

Le réalisateur :

 

Martin Bourboulon est né le 27 juin 1979. Il a réalisé Papa ou maman (1 et 2).

 



15/10/2021
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