Le temps d'une mariophanie (Fatima)
Au hit-parade des mariophanies, Fatima se situe loin de Lourdes, comme en témoigne le nombre d’œuvres cinématographiques consacrées à l'une et l'autre de ces apparitions mariales. C'est pourquoi Le Fatima réalisé par l'italien Marco Pontecorvo est une curiosité, sachant qu'il n' y a aucune intention de remettre en question l'authenticité des miracles portugais de 1917, tels que vécus par trois enfants bergers. La construction en flashbacks, qui permet d'introduire un personnage d'écrivain américain, 70 ans après les faits, n'a strictement aucun intérêt et aurait pu être épargné au spectateur de même que l'usage de la langue anglaise, qui sonne bizarrement quand on a affaire à un récit intégralement lusitanien. A part cela, Fatima est loin d'être un mauvais film, moins axé sur les "secrets" de la Vierge que sur le scepticisme ambiant, de la part de la famille des "témoins", de la société civile et surtout du clergé. L'aspect purement historique, avec l'engagement portugais durant la première guerre mondiale, est essentiel et plutôt bien illustré, hormis le problème de la langue. Les croyants y trouveront à redire (trop de bergers, pas assez de Marie) et les athées également, pour d'autres raisons, mais si l'on se place du simple point de vue cinématographique, Fatima n'a pas à rougir de la comparaison avec des réalisations de la même nature excepté peut-être Le chant de Bernadette mais il est vrai que la beauté de Jennifer Jones est à elle seule une raison de croire en Dieu (foi de mécréant !).
Le réalisateur :
Mario Pontecorvo est né le 8 novembre 1966 à Rome. Il a réalisé Pa-ra-da.
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