Cinéphile m'était conté ...

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L'emplacement des poubelles (Limbo)

 

Regarder Limbo équivaut à passer 2 heures dans un local à poubelles, grand comme la ville de Hong Kong. Ceci pour souligner que l'atmosphère, putride, fait presque tout dans le film de Soi Cheang, qui rappelle dans sa violence extrême, les longs métrages du Sud-Coréen Na Hong-jin. Noir et blanc poisseux, décors crades : tout est dantesque dans ce voyage au bout de l'enfer. L'intrigue est toutefois basique sous forme de traque d'un tueur en série, auquel il n'est pas conseillé de donner la main. Courses poursuites échevelées et bagarres à répétition complètent le tableau d'un film qui ne milite visiblement pas contre les violences faites aux femmes (un peu embarrassant, cet acharnement). Il n'est guère besoin de dialogues pour comprendre le fin mot d'une histoire où la psychologie des principaux personnages se réduit à un comportement post-traumatique, cela étant valable non seulement pour le représentant du mal que pour ceux qui se situent dans l'autre camp, quoique eux aussi bien cabossés et hors des limites autorisées. Si Limbo a des apparences volontairement dégoûtantes et un scénario qui prend parfois l'eau, pour cause d'accumulation exagérée de coïncidences, il n'en est pas moins sidérant par la qualité de sa mise en scène, son rythme haletant et son aspect nihiliste, dans une noirceur que rien ne vient nuancer, si ce n'est la scène finale, bien mièvre, en comparaison.

 

 

Le réalisateur :

 

Soi Cheang est né le 11 juillet 1972 à Macao. Il a réalisé 19 films.

 



13/07/2023
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