Ateliers de réparation (Je verrai toujours vos visages)
De la réalisatrice du magnifique Pupille, Jeanne Herry, on attend désormais le meilleur. Dans Je verrai toujours vos visages, elle s'attaque à un sujet neuf et inconnu de beaucoup, la justice réparatrice. Elle le fait avec sa générosité et son humanité habituelles, avec deux intrigues censées se compléter, l'une individuelle et l'autre davantage collective, laquelle donne lieu à une multitude de dialogues en lieu fermé, entre des victimes de violence et des condamnés à la prison. Si l'on voit bien où le film veut en venir, dans ces ateliers de réparation, le procédé aurait été sans doute été plus adapté à une pièce de théâtre, plutôt qu'à une œuvre cinématographique. Le montage a beau être relativement fluide, le degré d'intensité se maintient à un niveau constant, devenant quelque peu étouffant. Et ce n'est pas le deuxième récit, en partie sacrifié, qui permet de respirer, bien au contraire. On sent parfaitement tout le travail de collecte de témoignages et de documentation qui a nourri le scénario mais cette richesse accentue encore l'impression d'avoir maille à partir avec des histoires très (trop) écrites d'où la spontanéité semble comme absente, en dépit du talent de la pléiade d'acteurs et d'actrices talentueux convoqués. Il n'est pas interdit de penser au formidable Les Repentis, d'Icíar Bollaín, plus direct et bien plus émouvant, sur une thématique un peu différente mais pas si éloignée.
La réalisatrice :
Jeanne Herry est née le 19 avril 1978. Elle a réalisé Elle l'adore et Pupille.
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