Cinéphile m'était conté ...

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L'amour, pas la guerre (Le Déserteur)

 

Présenté en première française au festival Cinemed de Montpellier, Le Déserteur de Dani Rosenberg résonne fortement avec l'actualité tragique israélo-palestinienne. Comme souvent dans le cinéma israélien, le film joue la carte de l'absurde pour prendre le pouls d'une société paranoïaque. Il pourrait s'agir d'une version juive du After Hours de Martin Scorsese, tellement les situations s'y enchaînent de manière inéluctable et cependant irrationnelle. On y voit un soldat en fuite, traumatisé, qui choisit l'amour plutôt que la guerre, dans une épopée de Gaza à Tel-Aviv, en autobus, à vélo et à pied, avec de brèves escales auprès des membres de sa famille. Cette tragi-comédie, sous forme de course haletante, montre aussi le traitement de l'information dans les médias et comment le mécanisme de la peur se transmet. Au centre du récit, l'acteur Ido Tako oppose aux circonstances un faciès qui montre volontairement peu d'émotions et qui semble comme hagard devant sa propre désertion. On rit souvent mais un peu nerveusement devant ce film très représentatif du cinéma de la région, qui traite avec un fort sens de la dérision de situations inextricables qui devraient plutôt amener à pleurer de désespoir.

 

 

Le réalisateur :

 

Dani Rosenberg est né le 23 août 1979 à Tel Aviv. Il a réalisé La mort du cinéma et de mon père aussi.

 



24/04/2024
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