L'ambigüité d'un ange (Petite nature)
Un garçon de 10 ans au visage d'ange blond qui n'en peut plus de sa vie étriquée et du déterminisme social qui le menace même s'il n'a pas les mots justes à mettre sur sa colère de pas encore adolescent. La force de Petite nature vient de son regard à hauteur d'enfant, entre naïveté et lucidité, qui rend délicate et tendre une histoire qui aurait pu déraper vers des rivages sordides. Au moins deux scènes marquent profondément : l'une entre l'enfant et son professeur, dérangeante mais maîtrisée pour ne pas déraper ; l'autre avec sa famille, plus ou moins décomposée, à laquelle il crache toute sa rage emmagasinée. Pour le reste, le film fait montre d'une grande finesse dans le portrait de la précarité à Forbach et de la relation entre un professeur et son élève, dans une évocation qui ne dissimule rien de l'ambigüité qu'elle peut recéler, tout du moins dans les yeux du plus petit. Parfois, on aimerait que Petite nature s'emballe et soit plus tranchant, dans une vision plus "méchante" du monde de l'enfance, comme dans The Innocents, mais le cinéaste, Samuel Theis, l'un des coréalisateurs de Party Girl, cherche moins la violence que la compréhension et l'empathie, vis-à-vis de son jeune héros. Celui-ci est interprété par Aliocha Reinert, étourdissant de talent, qui ferait presque passer Antoine Reinartz, pourtant excellent, pour un amateur, alors que c'est l'inverse.
Le réalisateur :
Samuel Theis est né le 12 novembre 1978 à Creutzwald. Il a coréalisé Party Girl.
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