Cinéphile m'était conté ...

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L'air de la Baltique (Une clarté dans le lointain)

Connue et reconnue pour ses recueils de nouvelles, la Berlinoise Judith Hermann n'avait jusqu'alors publié qu'un seul roman, Au début de l'amour, un faux thriller qui se distinguait surtout par son étrange atmosphère. De retour dans la fiction (relativement) longue avec Une clarté dans le lointain, l'autrice signe un roman cette fois davantage réussi, pour peu que l'on apprécie les ambiances insolites, au fil d'un récit qui commence par un presque voyage à Singapour pour se poursuivre dans une maison située à proximité de la Baltique. Tous les personnages du livre sont bizarres, assez asociaux et solitaires, dans une vague impression de prémices de fin du monde. Judith Hermann excelle dans les situations absurdes et les moments de gêne, décrits avec un sens de l'humour sous-jacent délectable, pour peu que l'on soit sensible à ses subtilités. En vrac, l'héroïne a failli être l'assistante d'un magicien et elle n'aurait rien eu contre le fait d'être découpée en deux à chaque représentation ; elle cherche à piéger une hypothétique fouine qui lui échappe sans cesse et n'existe peut-être pas ; elle entame une relation avec un éleveur de porcs qui n'est autre que le frère de sa voisine ; elle cherche à séparer son propre frère quasi sexagénaire d'une jeune écervelée de 20 ans, passablement perturbée, etc, etc. Dans un style limpide et ironique et un paysage de polders, l'écrivaine nous offre un roman inclassable et vivifiant comme l'air de la Baltique.

 

 

L'auteure :

 

Judith Hermann est née le 15 mai 1970 à Berlin. Elle a publié 6 livres dont Maison d'été, plus tard et Rien que des fantômes.

 



20/12/2023
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