Inventeur de rêves (Hugo Cabret)
Décortiqué, analysé, critiqué, le cinéma est devenu une discipline prise très au sérieux, alors qu'il n'est au fond qu'illusion, tour de magie et mensonge éhonté. Hugo Cabret, conte pour enfants et adultes qui ont gardé leur âme de bambins, ce qui doit faire beaucoup de monde, renoue avec l'innocence des débuts du cinématographe et rend un hommage vibrant à cet inventeur de rêves qu'était Georges Méliès. Ce n'est pas le meilleur film de Scorsese, loin de là, mais ne serait-il pas son plus personnel, avec cette déclaration d'amour naïve et désarmante au 7ème art ? Hugo Cabret, avec son atmosphère à la Dickens, remonte le temps, comme d'autres les horloges, à la recherche du plaisir perdu de l'aventure pure et du bonheur de la nostalgie. Le film manque parfois de rythme et d'humour, se perd un peu dans des sous-intrigues doucereuses, mais qu'importe. En cinéaste virtuose, Scorsese recrée un monde, celui de la gare Montparnasse des années 30, à grands coups de travellings époustouflants. Il salue Harold Lloyd (toujours les horloges) et le cinéma muet, terreau d'expérimentation et d'innovations en tous genres. Sa passion de filmer est contagieuse et, autant qu'à l'enfant qui sommeille en nous, c'est au cinéphile qui palpite en nous, qu'il envoie un magnifique message. Bien reçu, cher Martin.
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