Cinéphile m'était conté ...

Conté sous forme de fable cruelle, Run évoque dix ans de l'histoire récente de la Côte d'Ivoire, marqués par la guerre civile, à travers un destin individuel. L'ambition de Philippe Lacôte est grande, le scénario n'est pas vraiment à la hauteur, mais la mise en scène vient à son secours, vive et énergique ou plus allégorique. Voici donc l'histoire d'un jeune homme qui n'a pu devenir faiseur de pluie comme il le souhaitait et qui va suivre un chemin cahoteux contre les embrigadements et vers une forme de liberté, dût-elle passer par la violence. Construit sur de nombreux flashbacks, avec une voix off, parfois guindée, pour guider le spectateur, Run montre à son tour que le cinéma africain palpite encore, malgré les difficultés économiques. Cette année, du nord au sud du continent, plusieurs films ont eu un accès international : L'oranais, Timbuktu (le meilleur), Run et Layla, entre autres. Entre réalisme et onirisme, leur équilibre est instable, mais tant qu'il y a de la vie ...