Il faut bien que genèse se passe (The Souvenir - Part II)
Même si l'on n'est pas forcément séduit par The Souvenir, impossible de ne pas être fasciné, d'une manière ou d'une autre, par le geste cinématographique de Joanna Hogg, qui se remémore ses jeunes années, quarante ans plus tard, marquées notamment par l'apprentissage de son futur métier. Dans The Souvenir 2, un tantinet plus abordable et moins dans une pose auteuriste que la première partie de ce diptyque, exit l'amoureux de son héroïne, ce qui au-delà du deuil à faire, la rend plus libre et prête à s'engager dans la grande aventure professionnelle. Le film ressemble cependant toujours à une séance de psychanalyse, avec une mémoire qui peut embellir ou noircir les faits et les états d'âme mais cette recherche a sans doute fait beaucoup de bien à Joanna Hogg, tout en elle pouvant donner l'impression au spectateur de naviguer dans des zone très intimes, laquelle, hormis la curiosité intrinsèque du cinéphile, peut s'avérer gênante et surtout tellement étrangère à son vécu et à ses aspirations en termes de fiction. L'on comprend bien la volonté de la réalisatrice de montrer comment l'art en général, et le cinéma en particulier, sont capables de transcender les traumatismes les plus profonds (il faut bien que genèse se passe) mais cette expérience est filmée comme quelque chose de très personnel (ce qui en fait le prix pour certains) et ne tend que peu la main à ses observateurs pour se rendre universel. C'est une question d'appréciation :chacun appréhendera à sa façon le style de la cinéaste et sa griffe narrative qui sont singuliers et sensibles mais un brin trop travaillés, voire affectés.
La réalisatrice :
Joanna Hogg est née le 20 mars 1960 à Londres. Elle a réalisé 5 films.
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres