Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Il était deux fois (Un jour avec, un jour sans)

 

Chaque chronique d'un film de Hong Sang-soo pourrait s'écrire avec les mêmes mots tellement son cinéma ressemble à d'infinies variations sur des thèmes récurrents et provoque des sensations similaires. Comme Woody Allen ? Non, encore plus dans le malaxage d'une pâte que Hong ne cesse de travailler, celle des sentiments. Dans Un jour avec, un jour sans, il est encore et toujours question d'un réalisateur (lui-même ?) en rade, d'une rencontre fortuite, de dialogues anodins, de flirt léger et ... d'ivresse alcoolisée. Le film est scindé en deux : la même histoire mais qui bifurque à un moment, pour un simple détail. Elle est douce et suave cette sensation de voir deux fois les mêmes scènes ou presque, de pointer les différences, de s'amuser de la façon dont le metteur en scène fait vibrer les relations humaines et particulièrement amoureuses en montrant que la sincérité, fut-elle brutale, vaut mieux que la dissimulation. Petit à petit, Hong fait son nid et nous enchante par la seule musique des mots et des regards. Un jour avec, un jour sans est sans aucun doute l'une des meilleures illustrations de son savoir faire et de son humanité. 2 heures de plaisir simple comme une conversation avec un ami que l'on souhaite retrouver très vite pour reprendre le dialogue là où on l'a laissé.

 

 

Classement 2016 : 6/34

 

Le réalisateur :

 

Hong Sang-soo est né à Séoul le 25 octobre 1960. En 19 ans, il a tourné 17 films, le tournant de son oeuvre se situant en 2009 avec Les femmes de mes amis. Depuis, il creuse le même sillon avec grand talent : Oki's Movie, Matins calmes à Séoul, In another Country,  Haewon et les hommes, Sunhi, Hill of Freedom. En 2015, il a obtenu le Léopard d'Or à Locarno pour Un jour avec, un jour sans.



16/02/2016
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