Falafels et résistance (Once upon a Time in Gaza)
Les jumeaux réalisateurs gazaouis ont situé leur Once upon a Time in Gaza, il y a près de 20 ans, dans leur ville natale mais on y retrouve beaucoup moins l'humour absurde qui illuminait Dégradé et Gaza mon amour, comme si l'actualité tragique de ces derniers mois ne les autorisait plus à un cinéma aussi ludique. Le film est scindé en deux parties très distinctes, qui ont du mal à former un ensemble cohérent mais ce côté foutraque possède aussi son charme et on y parle aussi bien falafels que résistance, ce qui n'est pas incompatible. Cependant, la trame assez classique de film noir et de vengeance manque un peu d'ambition et, ceci explique peut-être cela, de moyens, pour véritablement captiver sur la longueur. On y apprécie la mise en scène, malgré tout, et le ton direct et désabusé de certains dialogues, de même que l'hommage explicite à une population courageuse, sans que l'angélisme n'y soit présent, puisque certains des personnages contournent allègrement la loi ou élèvent la corruption à un niveau élevé. Une manière de montrer que la vie a toujours palpité à Gaza, avec ses côtés positifs et d'autres moins glorieux. Cependant, les temps dramatiques semblent ne plus permettre aux frères Nasser d'aller aussi facilement comme avant, avec leur belle ingénuité, vers un cinéma à la fois engagé et divertissant.
Les réalisateurs :
Arab et Tarzan Nasser sont nés en 1988 dans la bande de Gaza. Ils ont réalisé Dégradé et Gaza mon amour.
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