Debout face au colonialisme (Fanon)
Quoique plusieurs documentaires lui aient déjà été consacrés, le nom de Frantz Fanon reste encore méconnu. Le film de Jean-Claude Barny n'entend pas raconter l'entièreté de son existence, malgré sa brièveté, mais se concentre sur son action en Algérie, entre 1953 et 1956. Cet humaniste, né en Martinique, engagé dans l'Armée française de la Libération, était assurément un homme courageux et l'a démontré tant dans l'exercice de son métier de psychiatre, à l'hôpital de Blida, que dans son engagement auprès des structures anticolonialistes algériennes, en guerre contre l’État français. Le film montre et fait comprendre la lutte de Fanon, son travail d'essayiste compris, mais hélas dans une forme bien trop neutre, sur un ton pédagogique, avec une interprétation générale sans éclat, à quelques seconds rôles près. Le personnage de Stanislas Mehrar; plein d’ambiguïtés, est celui qui aurait pu sortir le long métrage de son absence de flamme mais sa confrontation avec Fanon n'occupe qu'un espace limité et mal exploité. Reste l'hommage à un homme debout devant les excès (euphémisme) du colonialisme et un racisme viscéral, qui fait prendre conscience que la lecture de la guerre d'Algérie et de ses conséquences, aujourd'hui encore, est encore loin d'être complète et ne risque pas d'être apaisée avant longtemps.
Le réalisateur :
Jean-Claude Barny est né le 18 avril 1965 à Point-à-Pitre. Il a réalisé Nèg marron et Le gang des Antillais.
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