Fagot de vieux films (Avril/2)
Après moi le déluge (I'm all right Jack=, John Boulting, 1959
Suite de Ce sacré z'héros, avec le même personnage niais et dégingandé, agent provocateur malgré lui au
sein d'une usine d'armement, Après moi le déluge s'inscrit dans la veine très féconde des comédies
sociales britanniques des années 50. Un bon film, pas exceptionnel, cependant, qui fait feu de tous bois
satiriques pour évoquer le petit monde de l'entreprise, dont personne ne sort indemne : ouvriers, syndicats
et patronat. Ce sont assurément les seconds qui reçoivent les flèches les plus acérées, ce qui a fait dire à
certains que le film était plus proche d'un esprit conservateur que travailliste. Peut-être mais ses péripéties
sont amusantes à suivre, surtout quand le prodigieux Peter Sellers est à l'écran, immense dans un rôle
assez touchant de chef syndicaliste borné et néanmoins opportuniste. Après moi le déluge ne rejoint pas
les plus grandes comédies anglaises de l'après-guerre mais reste un spectacle fort divertissant.
L'homme en gris (The Man in Grey), Leslie Arliss, 1943
L'homme en gris pose les jalons d'une série de mélodrames à costumes produite par le studio
Gainsborough et principalement destinée à un public féminin, dans l'Angleterre en guerre. Le romanesque
flamboyant du film et son ambiance quasi gothique se concrétisent à travers deux couples (qui n'en sont
pas) : d'une part les âmes noires et d'autre part les idéalistes victimes. Ce sont les méchants qui, comme
souvent, forcent l'intérêt, avec une interprétation somptueuse d'un James Mason plein de morgue et de
mépris et de Margaret Lockwood, véritable incarnation du mal en jupons. Cela dit, Phyllis Calvert et Stewart
Granger sont loin de démériter, en dépit de rôles moins sulfureux.
Penny Paradise, Carol Reed, 1938)
Le futur réalisateur du Troisième homme n'en est encore qu'à son sixième long-métrage mais possède déjà
d'une belle maîtrise de la mise en scène. Penny Paradise se déroule dans le port de Liverpool (reconstitué
aux studios Ealing) et offre un moment de chaleur humaine et d'humour (et d'un peu de cupidité) autour
d'un marin d'eau douce sur le retour, persuadé d'avoir gagné 20 000 livres au loto sportif de l'époque (à
noter que Chelsea a battu Arsenal 4-3). Quiproquos en cascade, petites romances, bonne humeur et trois
chansons pour la route. Du nanan, avec un merveilleux Edmund Gwenn, symbole de modestie et de
bienveillance, pour mener la joyeuse troupe à bon port.
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