Et pourtant il tourne ! (The Disaster Artist)
Le nombre de films réalisés par James Franco depuis 2005 est assez hallucinant. Sans que leur valeur artistique ou leur succès public aient vraiment pu être noté. Et pourtant, il tourne ! Artiste maudit ? Pas tout à fait quand même sauf peut-être à l'aune de son ego. L'on comprend son attachement pour la figure de Tommy Wiseau, l'hurluberlu responsable de ce que certains considèrent comme le pire film de tous les temps, The Room, désormais devenu culte. Hymne au nanar, ce n'est toutefois pas ce qu'est The Disaster Artist, qui au-delà du ridicule achevé de toute l'entreprise, marquée par la ténacité de gens dénués de tous talents, à commencer par ce drôle d'Wiseau, se transforme en un hommage aux fabricants de rêves, dans l'usine appelée Hollywood, et en un vibrant éloge d'une amitié masculine à l'épreuve de tous les chocs. Le tout était de trouver un ton entre le comique obligé de cet Ed Wood des temps modernes et une certaine tendresse pour sa mégalomanie et sa folie. Mission accomplie par un James Franco encore plus inspiré devant la caméra que derrière, auteur d'une performance majuscule à base d'accent d'Europe de l'Est et de cheveux longs et gras. Le film n'est pas drôle au premier degré mais le devient progressivement quand le rire n'est plus dirigé contre Wiseau mais en réaction à l'oeuvre invraisemblable qu'il a créé, à l'instar du Docteur Frankenstein, quasi sublime dans sa nullité et sa nudité.
Classement 2018 : 13/46
Le réalisateur :
James Franco est né le 19 avril 1978 à Palo Alto (Californie). Acteur, il a mis en scène de nombreux films depuis 2005.
A découvrir aussi
- De l'argent et des décolletés (Le grand jeu)
- Un contre-pouvoir qui dit non (Pentagon Papers)
- Le grand mystère (L'apparition)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres