Cinéphile m'était conté ...

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Emirobolant (Des saumons dans le désert)

Lasse Hallström est un cas d'école. Celui du cinéaste européen, suédois en l'occurrence, prometteur (Ma vie de chien), et qui se fait happer par le système hollywoodien en signant à la chaîne des produits manufacturés, au mieux sympathiques, au pire ridicules (Gilbert Grape, Le chocolat, Terre neuve). Des saumons dans le désert avec son intrigue abracadabrante, aussi crédible que, disons, le rachat du PSG par un émir du Qatar (hum) oscille entre les deux tendances avec, c'est nouveau, un brin d'humour British qui vient enfumer les dits saumons. Emirobolant ! Les petites piques sur la communication des gouvernements occidentaux vis-à-vis du Moyen-Orient n'ont rien d'ébouriffants, mais cette leçon de géopolitique pour les nuls ne fait pas de mal, surtout quand l'excellente Kristin Scott Thomas s'en charge, avec un rôle cynico-réaliste qui lui va comme un gant. Mais Des saumons dans le désert est aussi, et avant tout, une comédie romantique qui tarde à se concrétiser. La frustration de voir Emily Blunt et Ewan McGregor, craquants tous les deux, tarder à s'apercevoir qu'ils sont faits l'un pour l'autre, comme le saumon pour l'oseille (dans tous les sens du terme) participe du plaisir quelque peu honteux que l'on peut prendre devant cette improbable bluette. A son charme à contre-courant, serait-il pêcher que d'y succomber ? Juste un peu.

 




09/06/2012
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