Embrouillamini d'intrigues (La confrérie des chasseurs de livres)
François Villon est un écrivain fascinant, plus encore que Arthur Rimbaud et pas seulement parce qu'on a perdu sa trace après sa sortie de prison et son bannissement de Paris, à 31 ans. Sans doute est-il banalement mort dans une rixe en une quelconque taverne mais ce mystère permet au romancier de pouvoir imaginer un autre destin au poète. Les premières pages de La confrérie des chasseurs de livres sont prometteuses. Au moins jusqu'à son arrivée à Jérusalem. Et puis, tout se dilue, dans un embrouillamini d'intrigues dans lesquelles Villon, manipulé, n'est plus que passif. Où est passé le héros effronté, querelleur et rebelle ? Avalé par les péripéties de plus en plus opaques d'un récit qui étouffe littéralement sous le poids de l'érudition. Louis XI, Laurent le Magnifique et même Jésus, entre autres, s'invitent dans ce roman qui nous plonge en terre sainte au milieu de complots dont on finit par se lasser, faute de clarté. Quant au style, à mi-chemin entre Eco et Zafon, il déçoit par son manque de fluidité. Le roman d'aventures picaresque que l'on espérait n'est pas au rendez-vous.
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