Education sentimentale d'un passionné introverti (J'aime regarder les filles)
J'aime regarder les filles est un tube de l'année 81. La période choisie précisément par Frédéric Louf pour situer son premier long-métrage, au titre éponyme. Il aurait du en prendre un autre (de titre) tant il s'éloigne de la tonalité générale du film. Ladite n'est pas facile à définir d'ailleurs, un peu floue, un peu ouf, à l'image de son personnage central, jeune homme dégingandé, passionné introverti, qui a surtout honte de sa classe sociale et est fasciné par les petites minettes de Neuilly. Plus que cet aspect social et davantage encore le contexte politique de mai 81, seulement effleuré, il sert malgré tout de toile de fond pertinente, c'est le style du film qui retient l'attention. Tout en glissades romantiques et en pirouettes humoristiques. Louf fait vibrer la corde sentimentale, ma non troppo, hormis dans un final fleur bleue. L'interprétation, elle, est excellente, Pierre Niney en premier lieu, ici ou là comparé à Louis Garrel, avec les froncements de sourcils en moins, tout de même. Jean-Pierre Léaud serait un modèle plus approchant, à la rigueur. Quant au metteur en scène, impossible de prévoir son avenir car ce premier film a nécessairement un fond autobiographique. Au détour d'une scène, on aperçoit un extrait du magnifique Eté violent de Zurlini. Il y a pire comme référence et si Louf souhaite évoluer vers ce type de cinéma, on ne lui en voudra certainement pas. A suivre, car il a du potentiel. Si, si, vraiment.
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