Echappée buissonnière (Saint Amour)
Avec Saint Amour, Delépine et Kervern poursuivent leur chemin à part, à l'écart des autoroutes et sur les sentiers moins fréquentés, pour raconter une France où tout part à vau l'eau. Le remède ? Le vin, un prétexte pour un road movie qui ne suit pas précisément la ligne droite, mais de cela on s'en doutait un peu. Le film progresse au fil des rencontres dans cette échappée buissonnière et donne assez souvent l'impression de baguenauder un peu au hasard. Comme un film à sketches qui repose sur la carrure de Depardieu et le bagout de Poelvoorde, tous les deux assez inégaux dans leur interprétation. Bien entendu, il y a quelques scènes incongrues qui donnent à Saint Amour un doux parfum de folie douce. Mais elles ne sont pas si nombreuses. La causticité et l'originalité du tandem de réalisateurs se sont peu émoussées pour laisser place à davantage de tendresse. On n'aura rien contre si le propos n'était pas aussi décousu. En se rapprochant, notamment sur la fin, du cinéma de Blier, Delépine et Kervern perdent de leur mordant. De là à dire que Saint Amour est un cru bourgeois, tout de même pas. Mais d'ivresse il ne faut point en attendre. Notre soif est à peine étanchée.
Classement 2016 : 38/47
Les réalisateurs :
Bruno Delépine est né le 30 août 1958 à Saint-Quentin et Gustave Kervern le 27 août 1962 à l'île Maurice. Leur première réalisation, Aaltra, en 2004, a été suivie de 6 autres, avec Mammuth en point d'orgue.
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