Double jeu (Enemy)
Jake Gyllenhaal, deux fois ! Personne ne s'en plaindra tant cet acteur excelle dans le double jeu d'Enemy, exercice cinématographique fort conceptuel mais troublant et "questionnant" au même titre que Prisoners du même Denis Villeneuve. Un cinéaste que beaucoup ont découvert avec Incendies mais dont toute la filmographie est passionnante de Polytechnique à Maelström en passant par Un 32 août sur la terre. Cependant, le réalisateur canadien semble avoir pris un nouveau virage avec Prisoners et cet Enemy, adaptation d'un roman de Saramago. Il nous plonge ici dans un récit schizophrène, lent et maîtrisé, une variation sur l'identité jusqu'aux confins du fantastique. Le scénario en lui-même est relativement limité, propice à toutes les interrogations mais la forme a du chien, glacée jusqu'à l'os, dans ses silences étouffants, ses regards perdus et son évocation vertigineuse de l'architecture d'une ville. Il faut un peu perdre pied et se laisser prendre par la main pour apprécier pleinement l'expérience. Cela vaut vraiment le coup car la dimension ludique voire comique n'est pas aussi absente que cela dans cet objet énigmatique et psychologique.
L'avis de Sentinelle
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