Descente aux enfers (La chasse)
Vinterberg n'est pas Cayatte mais, assez clairement, l'on reproche à La chasse les mêmes défauts qu'aux Risques du métier (1967) : une certaine lourdeur dans la démonstration et une prévisibilité de thèse dans la descente aux enfers d'un homme accusé à tort. Soit dit en passant, Mads Mikkelsen est aussi impressionnant que Jacques Brel l'était à l'époque. La chasse est un film qui se vit au premier degré, pourquoi serait-ce un défaut ?, dans l'intensité et l'identification à cet homme dont la passivité a parfois de quoi surprendre. Avec ce lien très fort avec son fils, qui assume la colère du père et en crache la révolte. Il aurait été facile à Vinterberg de jouer sur l'ambigüité de son personnage principal : et s'il était coupable, finalement ? Il ne le fait pas. Même chose pour la communauté qui le rejette illico, Fritz Lang opérait d'une façon identique sans que personne n'y trouve à redire, avec les mêmes ficelles et la même soi-disant absence de subtilité. Beaucoup de détails, en filigrane, ajoutent pourtant à l'intérêt du film, on ne peut plus scandinave dans son atmosphère : l'ironie, la symbolique de la chasse, l'ambiance de Noël, l'absence d'angélisme vis à vis de la parole de l'enfant roi. Bref, il y a du grain à moudre dans La chasse, qui, sans atteindre les sommets de Festen, ramène le cinéaste danois sur le devant de la scène.
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