De la gravité dans la légèreté (Caprice)
Après une incursion ratée dans le drame (Une autre vie), le délicat Emmanuel Mouret revient à ses vraies amours : la comédie sentimentale. Caprice est un faux triangle amoureux car bien plus complexe avec la présence/absence des ex et le personnage limitrophe joué avec gourmandise par l'excellent Laurent Stocker. Les tempes de Mouret commencent à grisonner et son cinéma s'il garde sa légèreté et sa pétillance a aussi acquis une certaine gravité et, osons le dire, de la profondeur. Le voici à mi-chemin entre Marivaux et Woody Allen, si tant est que l'on puisse le ranger dans un compartiment. Il y a toujours eu une liberté dans les films de l'acteur/réalisateur, quelque chose de charmant et de désuet aussi, dans ces exercices sentimentaux dont le manque de folie est le seul défaut. Caprice a c'est vrai ses limites dans sa sagesse trop orchestrée. Cependant, comme d'habitude, Mouret sait s'entourer et tirer le meilleur parti des actrices qu'il magnifie. Entre la douceur blessée de Virginie Efira à l'espièglerie apparente de l'indispensable Anaïs Demoustier, l'auteur a écrit des rôles qui sont tout sauf monolithiques. A ces (ses) femmes, Emmanuel Mouret, qui se sait interprète moyen, laisse volontiers les rênes. Ce en quoi il a parfaitement raison.
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