De chenille à papillon (Kokon)
Toutes les histoires autour de l'adolescence, avec ses innombrables premières fois et ses explorations des possibles ont déjà été contées mais cela n'a pas découragé la cinéaste allemande Leonie Krippendorff, pour son deuxième long-métrage. Le récit se déroule durant l'été caniculaire de 2018, à Berlin, autour de Nora, une jeune fille timide de 14 ans, entourée de sa sœur aînée et d'une mère cependant le plus souvent aux abonnées absentes, pour cause d'amour immodéré pour la bouteille. Souvent livrée à elle-même, Nora, en quête d'identité sans s'en rendre compte, découvre à de nouveaux sentiments comme le désir, la honte et la déception, en l'espace de quelques semaines. Le film joue sur la corde sensible sans excès et passe sans effort du réalisme le plus cru et à un onirisme esthétique, toutefois un brin trop artificiel. Nora élève des chenilles dans des bocaux qui vont bientôt sortir de leurs chrysalides et devenir de splendides papillons : le symbole n'est pas spécialement subtil mais il confère une sorte de poésie ouatée à cette chronique finalement sans prétention et sans dramatisation superflue. Le peu de consistance des rôles dévolus aux garçons et aux adultes n'est en soi pas gênante car ce ne sont pas eux le sujet. La petite musique de Kokon ne fera pas oublier les grands films sur l'adolescence, version féminine (Fucking Åmål, par exemple) mais il est réalisé et interprété avec suffisamment de délicatesse pour que l'on n'ait pas l'impression d'y perdre son temps.
La réalisatrice :
Leonie Krippendorff est née le 2 mai 1985 à Berlin. Elle a réalisé Looping.
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