Comment peut-on vivre à Sacramento ? (Lady Bird)
Lady Bird, le premier film réalisé en solo par Greta Gerwig, ne mérite ni d'être porté aux nues ni une éventuelle opprobre. Ce récit d'une dernière année de lycée de Christine, Lady Bird pour les intimes, est un portrait doux/amer, un brin mélancolique et juste un peu rebelle mais sans dépasser les limites permises à l'adolescence. Le rythme en est soutenu, peut-être trop d'ailleurs, comme s'il était urgent de ne pas s'appesantir et de rester somme toute léger, mais il est vrai qu'il n'y a rien de grave dans la vie de cette jeune femme qui ne veut pas ressembler à sa mère et tente de se trouver une identité dans cette ville de Sacramento qu'elle croit haïr. Comment peut-on vivre dans une cité aussi paisible et anodine alors que New York est un fantasme lointain ? Lady Bird déroule sa pelote sans surprises majeures, sans ruptures de ton, avec des dialogues relativement brillants (dans l'instant en tous cas) et donc, un montage ultra-rapide. On passe d'un croquis à un autre, sans chercher véritablement la profondeur mais davantage des sensations, dans une quête, semble t-il, d'une certaine grâce, cependant difficilement atteignable sans une mise en scène inspirée. L'ensemble n'est pas désagréable et séduit peu à peu par une certaine retenue et l'excellente interprétation de Saoirse Ronan, qui aurait dû lui valoir un petit succès d'estime. De là voir le film triompher aux Golden Globes et figurer en bonne place pour les Oscars, il y avait une marge. A moins que ce ne soit le niveau général du cinéma américain qui soit peu élevé, ces temps-ci.
Classement 2018 : 21/40
La réalisatrice :
Greta Gerwig est née le 24 août 1983 à Sacramento (Californie). Elle a co-réalisé un premier film : Nights and Weekends.
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