Comme un aviateur sans ailes (Du paradis souffle une tempête)
D'où vient Johannes Anyuru ? De Suède, selon son état-civil et la langue dans laquelle il écrit. Mais aussi d'Ouganda, de par les racines de son père. Du paradis souffle une tempête, son deuxième roman, mais le premier à être traduit en français, est l'histoire d'un homme qui pourrait être ce père. De temps à autre, le fils intervient d'ailleurs dans le récit pour raconter les derniers jours de cet homme, désormais vieux et encore hanté par ses années "africaines". Le coeur du livre est là, dans les aventures étonnantes et extraordinaires de ce garçon qui a fait ses classes en Grèce dans l'espoir de devenir pilote pour son pays natal. Mais, entre temps, un certain Amin Dada a pris le pouvoir et les rêves d'envol de l'apprenti navigateur sont tombés à l'eau. Pire, considéré comme un espion à son retour sur le continent africain, il passera une longue période dans un camp de prisonniers tanzaniens avant de s'échapper. Anyuru a écrit des recueils de poésie avant de se lancer dans la fiction. Son livre, parfois haletant, souvent âpre dans la description des conditions de détention, est malheureusement alourdi par son côté contemplatif et lyrique. Il n'en reste pas moins fort intéressant par l'évocation du contexte historique et le portrait de ce pilote qui n'aura (presque) jamais volé. Comme un aviateur sans ailes.
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