Cinéphile m'était conté ...

Mon Dieu, mais quel ennui ce Joker 2, totalement superfétatoire. Film carcéral, judiciaire et comédie musicale, le film nous brinquebale dans son univers sale que l'amour entre les deux principaux protagonistes, réel ou fantasmé, on s'en fiche un peu, beaucoup, vient péniblement égayer. C'est quoi d'ailleurs, l"idée,? Revenir ad nauseam sur la schizophrénie d'un clown aux instincts meurtriers mais néanmoins sentimental ? Le récit s'étire sans rime ni raison, sans qu'il y ait matière à s'enthousiasmer, ni même à vibrer, un tant soit peu. Ce numéro deux est aux antipodes du Joker initial qui avait pour lui une hallucinante radicalité, une intensité constante, une tristesse infinie et une poésie ambiguë intégrale; dans un mélange de plaisir et de malaise qui laissait pantois. Todd Phillips a voulu faire tout autre chose dans cette suite mais celle-ci est tellement peu prenante qu'elle nous donne envie d'appuyer sur la touche avance rapide, qui n'existe pas dans les salles de cinéma. Et Joaquin Phoenix et Lady Gaga Gaga dans tout cela. Le premier s'en sort encore grâce à son talent protéiforme mais la seconde s'englue dans un personnage mal écrit et sans grande profondeur. Dommage de ne pas avoir laissé Joker dans la catégorie des one shot, si magistral qu'aucun prolongement ne méritait de lui donné.

Le réalisateur :

Todd Phillips est né le 20 décembre 1970 à New York. Il a réalisé 11 films dont Very bad Trip et Joker.