Cinéphile m'était conté ...

Charlotte n'était donc qu'une (belle) parenthèse. Avec Le mystère Henri Pick, David Foenkinos revient à une veine fantaisiste et sentimentale qui est davantage familière à l'auteur de La délicatesse. Ce thriller littéraire, qui part sur d'excellentes bases, et fléchit quelque peu ensuite, se nourrit d'une multitude de rebondissements dont un dernier, digne des meilleurs twists du cinéma américain. La Bretagne, le monde de l'édition, la fluctuation des c(h)oeurs amoureux sont autant d'ingrédients que Foenkinos contrôle parfaitement (qui a dit trop ?). Le thème des livres refusés est pain béni pour s'attirer la grâce des lecteurs, en particulier ceux, et il parait qu'ils sont légion, que la muse de l'écriture chatouille, ou grattouille, c'est selon. Tout roule dans ce récit alerte qui additionne les personnages, souvent malheureux en amour, en jouant parfois avec excès du "namedropping", de Busnel à Houllebecq. Le livre est assez touchant et sans aucun doute sincère dans la passion que professe Foenkinos pour la littérature ; il est gentiment narquois pour l'univers de l'édition mais il est aussi matois, car l'auteur connait toutes les ficelles, y compris les clins d'oeil appuyés pour maintenir le lecteur en haleine. Avec plus ou moins de subtilité mais avec une efficacité certaine.

L'auteur :

David Foenkinos est né le 28 octobre 1974 à Paris. Il débute en littérature en 2002 et connait son premier grand succès 7 ans plus tard avec La délicatesse. Confirmé ensuite avec notamment Les souvenirs et Charlotte.