Cinéphile m'était conté ...

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Chasse à l'homme (Un ciel rouge, le matin)

Le premier roman de Paul Lynch, Un ciel rouge, le matin, a été encensé par la presse anglo-saxonne et son homologue française n’est pas en reste. Et c’est le style, lyrique et fiévreux, qui est salué en premier lieu : «  L’orbe d’un soleil rouge vogue au-dessus des buttes noires, semant dans le ciel ses copeaux de lumière. Les ombres fusent à la débandade loin des champs de blé … » Lynch est bien un écrivain irlandais, fils du vent et de la pluie, et il ne peut s’empêcher de décrire la nature dans tous ses états, superbe, inaltérable, parfois inquiétante. L’accumulation de qualificatifs pourrait cependant indisposer à la longue et cette prose élégiaque verser dans l’exercice de style. On n’en est pas loin et il n’est pas faux de dire que l’auteur a davantage travaillé son écriture que son récit. Cependant, ce thriller aux allures de western, qui débute en Irlande et s’achève en Amérique, est porteur de riches thématiques, sociales et économiques, entre autres. Le méchant de l’histoire est bien plus charismatique que son héros « positif » lequel est ballotté par les événements et victime d’une chasse à l’homme sans merci. Beaucoup d’éléments restent malgré tout en suspens (quid de l’épouse et des enfants du fugitif ?) et engendrent une légère frustration. Sans verser obligatoirement dans la dithyrambe, force est de constater que Paul Lynch, dès son premier essai, fait montre de très grandes qualités. Son deuxième roman, The Black Snow, présenté comme « hitchcockien », est paru le 6 mars au Royaume-Uni. Wait and see (avec un peu d’impatience).

 

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13/03/2014
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