Cinéphile m'était conté ...

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Sombres destins (Le ruisseau de cristal)

L'irlandais Dermot Bolger n'est pas un écrivain facile. Et Le Ruisseau de cristal (The Woman's Daughter en V.O), roman dont la première partie a été publiée en 1987 (Sous le titre : Le ventre de l'ange en France) puis étoffée par son auteur 5 ans plus tard, est sans nul doute plus rude encore que ce que l'on avait pu lire de lui jusqu'ici. Première raison : les thèmes abordés. Bolger est le chantre de personnages assez souvent issus de la classe ouvrière dont l'aliénation sociale provient aussi bien de leur condition que de leur inadaptation à leur temps. Comme si le bonheur leur était inaccessible, à eux qui vivent dans les quartiers les plus pauvres de Dublin ou dans ses faubourgs. Inceste, alcoolisme, maltraitance, ... des existences comme des chemins de croix. Deuxième raison : la construction du livre, constitué de trois récits, le deuxième comportant en son sein une histoire se déroulant à une autre époque et ressemblant à une sorte de rêve surgi de nulle part. A travers ses différentes intrigues reliées confusément par un ruisseau qui s'écoule au milieu du paysage, Bolger s'attache à décrire des solitudes infinies, des cadres familiaux dévastés par des désirs interdits et des vies détruites dès la jeunesse. Sombre tableau d'une grande puissance stylistique mais où la noirceur de destins sans avenir se révèle extrêmement éprouvante.

 

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18/11/2014
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