Cinéphile m'était conté ...

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Chaos et cahots (White Noise)

 

Au moins, il aura essayé, Noah Baumbach ! Peut-être en avait-il assez de son image de cinéaste plutôt intimiste et spécialiste des névroses familiales mais le virage constitué par White Noise montre qu'il n'a pas peur d'emprunter des sentiers qui lui sont peu familiers comme celui du film catastrophe. Néanmoins, on ne sait pas trop quel bout le prendre, ce long-métrage cahoteux et chaotique qui tente d'épingler notre société de consommation et ses dérivés toxiques : manipulation de masse et marketing aliénant. Le mieux est encore d'oublier que tout doit faire sens et se plonger dans ce maelström de situations absurdes, tête baissée. Après tout, la plupart des films parlent avant tout de la condition humaine et de la peur de la mort, alors autant y aller avec dérision, en assurant le spectacle et en superposant des tonnes de dialogues plus ou moins sensés. Ceci posé, la question se pose : Noah Baumbach est-il le cinéaste idoine pour le délire programmé ? Pas certain, car il y a comme une raideur dans la mise en scène, particulièrement visible dans les scènes les plus incongrues, celles où l'humour noir est censé se déployer. Malheureusement, White Noise n'est drôle que de manière épisodique et certaines références sont de mauvais goût (Elvis vs Adolf). On n'est pas loin de la théorie du "grand film malade", de Truffaut, parce qu'il y a tout de même une sorte de plaisir assez étrange à regarder ce presque ovni, trop agité pour inciter à l'ennui. Et puis le couple Driver/Gerwig tourne à plein rendement, capable de tout jouer sans jamais sembler ridicule.

 

 

Le réalisateur :

 

Noah Baumbach est né le 3 septembre 1969 à New York. Il a réalisé 12 films dont Greenberg, Frances Ha et Marriage Story.

 



31/12/2022
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