Cérébral plutôt que charnel (La jalousie)
Visiblement, il est possible de s'enthousiasmer pour La jalousie. C'est le cas de la majorité des critiques parisiens. Mais une fois loué le très beau travail sur l'image, en noir et blanc, que reste t-il ? Philippe Garrel filme une relation amoureuse sans la structurer comme un récit, se laissant porter par les intermittences du coeur, révélées par une collection de vignettes qui s'enchaînent de façon morne. Où est la fièvre, où est la chair dans ce film désincarné que le jeu du couple Garrel fils et Anna Mouglalis renforce encore dans son abstraction même ? Le film est intemporel, très "nouvelle vague" dans sa conception, rejetant les habituels passages obligés d'un scénario classique. Les dialogues semblent parfois répétés, souvent improvisés, le propos est ténu, la construction (faussement) aléatoire. Evidemment, tout est pensé et calculé, trop intellectualisé. Comme un concept de film d'auteur qui aurait oublier l'essentiel : raconter une histoire avec ses émotions et sa passion. Cérébrale bien plus que concrète.
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