Carence d'Arabie (Or noir)
Là où on attendait que J.J Annaud ramène sa fresque, à la manière d'un David Lean, l'on est surpris par le manque de lyrisme d'Or noir. Quelques batailles rangées, chameaux contre auto-mitrailleuses, ne suffisent pas à donner du souffle à une épopée au petit pied. Carence d'Arabie ? C'est que le scénario se mélange un peu les babouches entre l'historique (douteux), le romanesque (ridicule) et le psychologique (pauvre). Bien sûr, le désert est toujours aussi cinégénique et Annaud ne se fait pas prier pour multiplier les images cartes postales. Et rayon beauté, l'affriolante Freida Pinto a plus d'impact que le réchauffement climatique. Dommage qu'elle n'ait rien à jouer. L'interprétation, parlons-en justement. Entre un Antonio Banderas en sur-régime et un Tahar Rahim perdu dans le désert, il y a comme un hic. Voir ce dernier passer d'un personnage de doux rêveur intellectuel à un chef de guerre censé être charismatique n'est pas crédible une seule seconde. Comment, dès lors, prendre Or noir au sérieux, qui s'enlise au fil des minutes dans une imagerie désuète au creux d'un récit qui simplifie les enjeux et les réduit à une peau de chagrin. Curieusement, si le film a des idées, il manque de pétrole. Ou d'huile pour alimenter les rouages d'une machine grippée.
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